Alors que l’euro a effectué une nouvelle incursion au-dessus de 1.3900$ la semaine dernière, le président de la BCE a choisi le week-end pour tenter de neutraliser la hausse de la devise européenne. Il s’est exprimé en marge des réunions du FMI en laissant entendre que même si la BCE ne défendait pas un objectif de cours en particulier, elle empêcherait toute hausse rendant plus difficile l’atteinte des objectifs de stabilité des prix et donc le retour de l’inflation dans la zone des 2%. L’euro « fort » empêche en partie l’inflation de repartir à la hausse en zone euro en annulant les effets de l’inflation importée (pour les matières premières libellées en dollar notamment). Même si la BCE se défend de viser un objectif de cours, il n’aura échappé à personne que les déclarations des membres de la BCE (président ou membres du Conseil des gouverneurs) se font plus précises et plus incisives à chaque fois que l’euro se rapproche des 1.4000$…actuellement à 1.3817$, il y a donc fort à parier que la BCE lance les hostilités si l’euro venait à tendre à nouveau dans cette direction.
A cours terme, l’intervention de Mario Draghi samedi a eu pour effet de former un gap baissier sur la paire EUR/USD. Les échanges se sont arrêtés vendredi dans la zone 1.3880/85$ avant de reprendre dimanche soir légèrement au-dessus de 1.3840$. Malgré une tentative de rally ce matin à 1.3863$, le marché n’est pas parvenu à combler ce gap qui devient donc un objectif haussier avec un retour à anticiper dans les zone des 1.3880$. En raison de la difficulté du marché à accélérer à la hausse ce matin, il convient donc d’être prudent dans cette approche de comblement de gap. Après l’accélération baissière des dernières heures sur 1.3810$, seul un retour dans la zone 1.3850-1.3860$ devrait traduire la volonté du marché d’aller chercher le comblement du gap dans la foulée.