Dans une étude de la Bank of America auprès de 200 gestionnaires de fonds, 78% estiment que le marché est surévalué au mois de juin, taux qui n’a pas été atteint depuis 1998. Ainsi, près de 53% considèrent que ce rebond se réalise dans le cadre d’un marché baissier, contre 37% qui estiment la manifestation d’un marché haussier.
SURVALORISATION ÉCONOMIQUE ?
La réponse est probablement oui au regard des principaux indicateurs :
-Le ratio Capitalisation boursière/PIB est sur ses plus hauts à 150%. Sur ce ratio, le marché est donc théoriquement survalorisé de 50%. Le dernier pic majeur était la survalorisation de 2000 avec un taux à 140%. La hausse du PIB à venir sera un facteur qui viendra soutenir une dévalorisation des actions, mais elle ne suffira pas à alimenter un retour sur des niveaux plus raisonnables.
-Le Q de Tobin, obtenu en divisant la capitalisation boursière par le coût de remplacement des actifs nécessaires à la production, offre une vue sur un autre aspect de la valorisation. Ce ratio est extrêmement élevé, sur ses niveaux de 2000, à 2,1. Le ratio était de 0 ,70 en 2009. Sur ce ratio, le marché est surévalué de 110%.
-La part d’actions dans les portefeuilles est également un indicateur de choix. Les performances du marché boursier suivent de près la part d’actions dans les portefeuilles. Là encore, la part d’actions dans les portefeuilles rattrape ses niveaux de 2000. Cette part est de 46,15% aujourd’hui, c’était plus de 50% en 2000. Ce niveau tend à confirmer une certaine survalorisation.
-Le ratio de Shiller, qui divise la capitalisation boursière par la moyenne des bénéfices nets sur 10 ans (ajusté à l’inflation), permet également d’obtenir un diagnostic de la valorisation. Le ratio se situe autour de 27. Il était à près de 45 en 2000 et autour de 15 en 2009. En conséquence, le ratio nous montre un marché très légèrement surévalué, mais il peut encore se valoriser.
QUE PENSER À MOYEN ET LONG TERME ?
À long terme, nous pouvons nous attendre à : une hausse du PIB, une hausse du profit des entreprises dans la plupart des secteurs, une hausse de la part d’actions dans les portefeuilles en cas d’instabilité du marché obligataire, une hausse du coût du capital fixe. Ce sera donc une pression généralement haussière non-négligeable, bien que la survalorisation pourrait prendre le dessus sur les facteurs d’évolutions de la valorisation.
À cela, nous pouvons ajouter d’autres indicateurs comme le ratio Dow/mat.premières qui montre clairement une survalorisation des matières premières à venir par rapport aux actions. Situation équivalente à 1929 ou 1973. De toutes évidences, le marché actions est sous très haute pression économique. Cette analyse ne fait que confirmer une continuité de forts mouvements. La situation sur actions semble donc rester contrastée à moyen et long terme.