La hausse des rendements américains et du dollar a lourdement impacté les marchés émergents, notamment en Argentine et en Turquie. Toutes les classes d’actifs sont touchées : les emprunts d’État, les actions mais également les devises.
La hausse du dollar et le resserrement monétaire aux États-Unis bousculent les marchés émergents. L’Argentine et la Turquie sont en première ligne. L’augmentation des taux des bons du Trésor américain ces dernières semaines est à l’origine d’une dépréciation des monnaies.
Les marchés émergents victimes d’un coup de froid
Très prisés des investisseurs début 2018, les actifs émergents réagissent à la récente remontée du dollar et des taux longs américains. Les emprunts d’État sont particulièrement affectés avec un indice JP Morgan EMBI à son plus bas niveau depuis février 2016. C’est également le cas des actions et des devises, l’indice EM Currency ayant perdu près de 5 % depuis début avril 2018.
Ce mouvement est principalement lié aux anticipations de normalisation monétaire outre-Atlantique, notamment aux indicateurs économiques favorables et à une hausse de l’inflation.
L’Argentine et la Turquie fragilisés
L’Argentine et la Turquie sont les pays les plus fragilisés. La hausse des taux des bons du Trésor a déclenché une dépréciation du péso argentin de 10 % en seulement un mois. Pour y remédier le pays a relevé ses taux jusqu’à 40 %. Concernant la Turquie, l’inflation a augmenté plus que prévu en avril, atteignant près de 11 % et provoquant une nouvelle chute de la livre turque.
Face à ce contexte plus difficile, avec une hausse des taux américains et un dollar plus fort, l’Institute of International Finance (IIF) a réduit ses prévisions pour les flux de capitaux des non-résidents vers les marchés émergents en 2018. L’organisation estime que les marchés obligataires et émergents seront les plus durement touchés, avec un afflux de capitaux à 255 milliards de dollars cette année, soit une chute de 20 % par rapport à 2017.