(Extrait du livre: Gestion stratégique de portefeuille)
L’analyse fondamentale
L’analyse fondamentale consiste à analyser les données économiques, comptables et financières d’une société pour connaître sa capacité à évoluer favorablement dans l’avenir. En fonction de plusieurs éléments chiffrés (chiffre d’affaires, bénéfices, endettement, etc…), un analyste peut estimer la valorisation « correcte » d’une entreprise, et déduire ainsi en fonction du cours de bourse de son action si celle-ci laisse présager un bon potentiel de croissance. Bien souvent, ces calculs sont réservés aux professionnels de la finance.
L’analyse technique
L’analyse technique, quant à elle, se base sur l’évolution passée des cours de bourse, en acceptant la théorie que l’histoire a tendance à se répéter, et que la psychologie des intervenants, y compris des analystes financiers, est intégrée dans les cours.
Cette méthode est souvent décriée par bon nombre de professionnels, mais elle est très en vogue dans le monde de la bourse. A l’inverse de l’analyse fondamentale, où les informations sont compliquées à analyser et souvent réservées aux économistes, les informations concernant l’analyse technique sont libres et disponibles un peu partout : il suffit d’afficher le graphique de la valeur désirée, assorti ou non de différents indicateurs pour analyser graphiquement n’importe quelle valeur.
Si l’analyse technique est souvent critiquée, c’est parce qu’elle ne repose soit disant sur rien de concret et aussi parce qu’elle ne prend en compte ni les critères fondamentaux ni un environnement économique particulier.
Mais l’analyse technique va au-delà d’une seule analyse fondamentale, puisque les variations de cours intègrent d’autres éléments, comme les anticipations des analystes ou encore d’éventuels délits d’initiés.
Différences
Que penser d’une analyse purement fondamentale, où la plupart des informations et des conseils sont donnés par des groupes de presse eux-mêmes cotés sur le marché ? Que penser d’un conseil d’achat sur une valeur émanant d’un courtier lui-même détenteur de ces actions ? Pourquoi aurait-il intérêt à conseiller une valeur à l’achat, si ce n’est pour faire monter les cours, et vendre ses titres ? Un conflit d’intérêt existe effectivement entre certains conseillers et leurs propres clients.
Même s’il ne faut pas en faire une généralité, ces manipulations de cours existent, et c’est souvent l’actionnaire minoritaire qui fait les frais d’un conseil douteux…
Que penser de tous ces professionnels de la finance qui, en janvier 2008 lors du premier krach précédent la crise des subprimes, n’avaient rien vu venir ? Que penser de ces journalistes financiers qui conseillaient, ce même jour, de ne surtout pas vendre ? Le CAC 40 était alors au-dessus des 5500 points, et il a perdu plus de la moitié de sa valeur en quelques mois. Combien de temps faudra-t-il à l’investisseur qui avait suivi ce conseil pour récupérer sa mise ? Et que penser quand ces mêmes personnes disent que l’analyse technique, c’est du vent ?
Certains pensent même que les directions du marché sont données par l’analyse fondamentale, et amplifiées par l’analyse technique.
Mais l’analyse fondamentale est réservée aux professionnels de la finance, car ce sont eux qui interprètent le mieux la donnée macro ou micro-économique, celle qui permet de se placer dans le bon sens dès le début, malgré tout, ils leur arrivent de se tromper…
La stratégie présentée dans ce livre se basera sur l’analyse technique, celle qui analyse les comportements passés des cours, en essayant de les répliquer dans le futur.
Ce type d’analyse part du principe que les investisseurs qui utilisent l’analyse fondamentale, ou les initiés (ceux qui « savent »), impactent forcément le marché, et que l’évolution des cours reflète toujours une part de leur psychologie.
Certes, l’analyse technique n’est pas une science exacte. C’est simplement une méthode d’investissement, qui donne de très bons résultats lorsqu’elle est bien maîtrisée.