BAISSE DU DOLLAR : QUE PENSER ?
La baisse de l’indice dollar s’explique principalement à moyen terme par la faiblesse des taux obligataires, ce qui rend moins attractif le dollar. Ce processus correctif est donc le résultat de près de deux années de baisse des taux obligataires. Forte baisse des taux qui a été dernièrement encouragée par les émissions massives de liquidités de la FED. Il y a une assez forte corrélation entre les taux obligataires et la valorisation du dollar à l’international. D’un point plus fondamental, ce sont surtout les injections supérieures de liquidités et la peur face à l’élection américaine qui ont encouragé ce mouvement baissier. La récente volonté de la FED de soutenir l’économie coûte que coûte en gardant des taux réels bas (creusant l’écart avec le taux de croissance) ne fait que confirmer cette tendance.
QUELS RISQUES ?
Ces dernières semaines ont marqué une nette baisse de l’indice dollar, des taux d’intérêts et une hausse des actions américaines. De nombreuses inquiétudes peuvent émerger autour du dollar. Une baisse du dollar implique par exemple une hausse du coût des dettes extérieures des États-Unis, ce qui peut impliquer une hausse des taux obligataires. Il en résulte souvent des tensions géopolitiques plus importantes. Un autre risque peut-être celui du départ des capitaux vers des pays comme la Chine ou l’Inde (émergents au sens large) qui ne connaîtront surement pas de recul économique. Et si la baisse est prolongée, la caractère refuge du dollar pourrait être affecté.
En réalité nous sommes un peu face à la même situation qu’en 2009. Le point bas de 2009 sur le Dow a impliqué un plus haut sur l’indice dollar (comme en 2020). S’en est suivi : une baisse des taux obligataires et une baisse de l’indice dollar, tendance qui a généralement perduré jusqu’en 2012.
Il faut donc être vigilant à ce qu’une baisse de l’indice dollar implique une hausse des taux obligataires, ce qui se répercuterait à l’international. De son côté, l’euro en tire profit à court terme. Pourtant, l’impact économique en Zone Euro est bien plus important qu’aux États-Unis, ce qui normalement, devrait menacer l’euro. Les performances économiques européennes augmentent donc le risque de correction obligataire que nous pouvons remarquer aux États-Unis.
À l’inverse, un retournement de tendance haussier sur l’indice dollar aurait d’assez fortes chances d’impliquer un retournement sur actions. On connaît donc maintenant les risques respectifs face à l’élection de Trump ou Biden.
Des risques pourraient donc émerger en cas de baisse prolongée du dollar (disons au moins jusqu’à la fin d’année), pouvant impacter à les actions à moyen terme (des taux trop hauts et un dollar trop bas ont des probabilités baissières sur actions). La manifestation de ces risques impliquerait une augmentation des risques de change. Dans les deux scénarios d’évolution du dollar, cela confirmerait mon analyse établie sur actions. Prudence donc sur la situation américaine.