Après avoir commencé la séance de mardi de façon plutôt calme, les choses ont mal tourné pour les actions américaines dans les dernières heures de la journée. Le S&P 500 a terminé la séance en baisse d’environ 0,8 %, à 3910, légèrement en dessous de son plus bas niveau de 3900. Le Dow a chuté de près de 1,0 % et le Nasdaq 100 a enregistré des pertes d’environ 0,5 %. Les actions à petite capitalisation ont le plus souffert, le Russell 2K ayant chuté de 3,5 % et l’indice de volatilité CBOE ayant augmenté de plus de 2,5 vols à son plus haut de la séance à 21,50, avant de clôturer à 20,30.
En ce qui concerne les secteurs du GICS, les secteurs défensifs tels que les services publics (+1,5 %) et les biens de consommation de base (+0,4 %) se sont bien comportés dans un contexte de marché moins risqué, tandis que l’immobilier (+0,4 %) a été soutenu par la baisse des rendements des obligations d’État américaines à long terme. Les autres secteurs sont restés dans le rouge, la sous-performance étant la plus marquée dans les secteurs des matériaux (-2,1 %), de l’industrie (-1,8 %), des finances (-1,4 %) et de l’énergie (-1,4 %), ce dernier secteur ayant été pénalisé par une nouvelle chute brutale des prix du pétrole brut (le WTI a chuté de plus de 4 dollars, soit plus de 6,5 % sur la journée).
Bien qu’il ne s’agisse pas des valeurs les plus performantes de la journée, le secteur des grandes technologies s’est bien comporté, aidé par la baisse des taux d’intérêt à long terme. Certains analystes de marché estiment qu’à présent que bon nombre de ces titres de la catégorie Big Tech/momentum ont subi des corrections de 10 à 20 % au cours des derniers mois et que le rythme de la hausse des rendements obligataires semble se ralentir, les perspectives de ces titres pour les semaines à venir pourraient être un peu plus favorables. Tant que les rendements se comportent bien (c’est-à-dire qu’ils cessent de bondir de 10 points de base par jour comme nous l’avons vu plus d’une fois au cours des dernières semaines), les choses pourraient s’améliorer pour ces valeurs affaiblies.
Les analystes de marché ont attribué les pertes de mardi aux inquiétudes concernant le coût du programme d’investissement en infrastructures de l’administration Biden, qui sera bientôt dévoilé (selon les rapports, il pourrait se situer entre 3 et 4 milliards de dollars), et les hausses d’impôts potentielles qui pourraient être prélevées pour le financer. En effet, alors que les commentaires de la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen (qui s’est exprimée devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants) étaient optimistes quant aux perspectives de reprise économique et prévoyaient le plein emploi d’ici la fin de 2022, elle parlait de hausses d’impôts sur les sociétés. Certains analystes suggèrent que cette discussion sur la hausse de l’impôt a suscité des inquiétudes quant à la possibilité que les actions se négocient à des niveaux élevés, d’où l’action des prix observée mardi.
Toutefois, le principal frein à la performance des marchés boursiers de la journée a probablement été la forte baisse des marchés du pétrole brut, qui a été exacerbée lorsque le WTI (-6,5 % sur la séance) est passé sous les principales zones de support, ce qui a déclenché des ventes techniques, et une reprise de l’USD qui a vu le DXY gagner 70 points et revenir à des sommets de deux semaines au-dessus du niveau de 92,00.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a achevé sa première journée de témoignage devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants, mais il s’en est tenu à son habituel scénario dovish en ce qui concerne les perspectives de la politique et a réitéré sa prévision selon laquelle la prochaine reprise de l’inflation sera de courte durée. Toutefois, M. Powell a fait remarquer que le prix de certains actifs était « un peu élevé ». Par ailleurs, parmi les autres intervenants de la Fed qui se sont exprimés mardi, les remarques de Robert Kaplan ont été les plus remarquables ; il s’est désigné comme l’un des quatre membres de la Fed qui s’attendent à ce que la banque commence à relever ses taux d’intérêt en 2022. Enfin, quelques données américaines ont été publiées, notamment un chiffre faible sur les ventes de logements neufs (après le chiffre faible des ventes de logements existants de lundi), une enquête non manufacturière de la Fed de Philadelphie et une enquête de la Fed de Richmond sur les entreprises, mais aucune n’a beaucoup modifié l’appétit pour le risque.
Mercredi, le principal moteur de la journée sera la publication des commandes de biens durables aux États-Unis à 12h30 GMT, puis la publication de l’enquête préliminaire Markit PMI de mars aux États-Unis. Les membres de la Fed seront également de retour, avec Powell lors de sa deuxième journée de témoignage au Congrès et le président de la Fed de New York, John Williams, Mary Daly et Charles Evans, qui s’exprimeront également.